notre histoire
les bases de l'univers
Juillet 2023. Le dernier rapport du GIEC est catastrophique, il apostrophe l’humanité, demande au monde d’agir et particulièrement aux sphères politiques. Baisser le taux d’émissions de gaz à effets de serre, diminuer le réchauffement climatique, dans le but de survivre. Dans le but, utopique, d’éviter d’anéantir notre planète.
Septembre 2030. Il fait froid. Très, trop, froid. Il fait chaud, trop, chaud. La planète est déréglée, les climats ne sont plus ceux que l’on connaissait. Le monde a changé. Les guerres se sont amplifiées. Les populations ont disparues. Il ne reste rien de nos ancêtres, de celles et ceux, qui sept ans plus tôt, tiraient une énième sonnette d’alarme. Peu de monde les a écoutés, personne n’a entendu les conseils et dans l’oubli leur cri d’alerte a été enterré.
2100. L’urgence climatique est passée. Avec elle, l’urgence humanitaire à suivi. Les droits et les devoirs ont été oubliés, annihilés par des années de colère, de peur et de privation. La terre a repris ses droits, l’humanité s’étant déchirée pour des ressources. En voulant vivre, l’humanité s’est détruite.
3200. Personne ne se souvient, mais personne n’a oublié. Fut un temps, des militantes auraient criées dans les rues de ne pas oublier le passé, de ne pas reproduire les erreurs de l’Histoire. Des militantes se seraient battues pour des droits, en perpétuelle discussion. Fut une époque où, les genres, les ethnies, les corps, les identités étaient débattues. Fut une époque où, la vie, dans sa beauté, était oubliée. Fut un temps, lointain, où l’humanité n’avait rien d’humain.
4100. Est-ce que si l’on vit sur une planète qui ne ressemble pas à celle de nos ancêtres, on vit sur la même planète ? Est-ce que si les lois, les normes et les humanités ne sont plus les mêmes, on parle toujours d’une espèce similaire ? Est-ce que si les actes du passé n’ont plus de sens, ni de valeur, mais ont peint la vie que l’on vit, ils restent importants ? Si l’on ne sait plus oublier, mais qu’on questionne l’intérêt de se souvenir, la mémoire reste pertinente ?
Nous sommes. Nous existons. Il est vrai, nous ne pouvons nier cette affirmation. Mais qui sommes-nous ? Des rescapées ? L’est-on vraiment quand notre humanité n’est plus similaire à celle qui nous a donné la vie que l’on a ? Sommes-nous vraiment vos descendant.e.s, quand finalement vous nous avez tout pris, et en même temps tout laissé ? Quand nous reconstruisons sur les erreurs de votre passé, êtes-vous légitimes à être considéré.e.s comme nos ancien.ne.s ?
Il ne reste rien de l’humanité décrite en 2023. Les corps sont, en partie, similaire et la science ayant avancé sur certains sujets, les limites du passé n’existent plus. Les conflits d’avant non plus de sens. L’égalité est partout, tout le temps. Difficile de faire autrement quand on survit, quand on sait être les restes d’une humanité quasiment disparue. La paix est arrivée. La vraie paix, réelle, où seule la maladie ou le hasard vole la vie. Où les conflits sont futiles face à la préciosité du quotidien. Où le mot famille n’a plus de sens, car toustes avons la même existence et une connexion unique. Où, finalement, il ne reste plus que nos yeux et nos mains pour écrire le présent et éviter de recommencer les erreurs passées. Le choix n’existe plus, vivre et construire, pour préserver, pour sauver, pour pérenniser le monde que (fut un temps) des militant.e.s ont espérés.
Dans l’ombre des Brumes qui parcourent notre monde, une parcelle d’humain.e.s survivent au climat, aux erreurs de leur passé, dans un monde prédit par tous les livres, toutes les séries et tous les films post apocalyptiques, sans jamais finalement réellement définir ce qu’il en serait vraiment.
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